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Pour que la baie d'Arcachon ne devienne la baie des cochons
25 février 2013

Nos pas nous ont porté vers toi.

Nos pas nous ont porté vers toi.

Une fois de plus, nos pas nous ont porté vers toi, ville de notre enfance. Pourtant nous habitons tout à côté et pourrions nous abstenir de te visiter aussi souvent, mais on ne peut occulter en nos esprits l’image que tu fûs dans notre jeune temps. Nos souvenirs se délitent au gré de nos pas et l’on se demande parfois si l’on n’a pas rêvé… Serrés l’un contre l’autre, car nous avions bien froid en ce février facétieux, nous fîmes une halte près du Bétey à l’endroit où la magnifique villa ''Samplait'' occupait l’espace jusqu’en 1990. A la place se dresse désormais le club de cyclotourisme. Je contemplais ce lieu où je fis les débuts de mon enfance, attiré par le débit de l’onde rouilleuse, chantant tout à côté. Tout à mes réflexions, mon épouse me serra le bras.
-Regarde ! Ils ont coupé le poirier !
Effectivement, sagement entassé en rondins bien découpés, le brave et généreux donateur de fruits que nous cueillions à chaque saison, gisait, attendant d’être brûlé dans quelque cheminée… Certes il était couvert de lierre et un peu penché, mais il fructifiait encore en 2012.
Ils étaient deux, d’espèces différentes et ils devaient s’en faire des confidences, le soir venu, tant ils avaient vécu de saisons et rencontrés de gens… Quand venait le mois de septembre, nous tâtions les poires bien accrochées et bien souvent les dégustions un peu vertes, mais le cycle de l’année était accompli.
Le cœur lourd, car je considère la coupe d’un fruitier comme un acte très grave, nous partîmes vers ce qui fût la villa de ma grand-mère, route des colonies. Je regardais le grand passage bordé de sapinettes où je courrais de toutes mes jeunes jambes. Au fond, une énorme bâtisse occupe le lieu où se dressait la villa disparue…
A deux pas, route du bois, un panneau indiquait l’édification de trois nouvelles constructions. Il restait la maison d’origine et je me souviens, qu’autrefois j’entendais les coqs chanter, pendant les vacances et je savais que ce son campagnard venait de cet endroit.
Il n’y a pas si longtemps une vieille personne regardait encore passer le monde au travers de ses volets. A chacune de nos balades, nous l’observions et c’était pour nous le signe d’une stabilité du temps, que de la voir braver les années avec autant de ténacité.
Aujourd’hui les persiennes sont ouvertes aux quatre vents et les visiteurs habituels sont venus saccager ce qui fût l’intimité d’une vieillesse. Des valises et divers objets, des reliques sans doute, sont jetés dans le jardin. Je pensais alors qu’elle devait être bien amère de voir se dégrader les murs qui l’abritaient. Je ressentis alors que son fantôme, celui des émotions, car celui de l’âme n’a que faire de s’attarder, était toujours là, impuissant et désespéré… Plus récemment nous avons vu un jeune Araucaria planté près d'une clôture, dans la rue Castro et ceux qui savent comprendrons...

François Veillon

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