LE MANEGE
LE MANEGE
Dans un espace, où tout s’achète,
Illuminé, à deux pas de l’entrée,
Il trônait, accorte silhouette ;
Trapu, joufflu et sûr de son attrait.
Les enfants, ne pouvant l’ignorer,
Succombent au charme féerique
Et à grands cris exigent de monter,
Chacun fonce sur l’animal de son choix
Alors, quand la machine s’accélère
Et que lentement la vitesse s’accroît,
Sur l’encolure les mains se serrent.
Ivres de musique et roses de plaisir
Ils agitent la main à ceux qui les regardent
Leur montrant ainsi qu’ils savent se tenir
Et attraper la queue de la belle cocarde.
Beaucoup rient et d’autres font silence ;
Certains montent, d’autres descendent,
A l’image de la vie et de ses exigences
Sera-t-elle tristesse ou alors sarabande ?
Mais le manège tourne et tourne encore.
Et les parents impatients font des signes,
Ignorés des enfants au milieu de ces ors,
Qui profitent céans de ce bonheur insigne.
François Veillon