Mon Ami Mon frère le Dauphin
A mon ami, mon frère, le dauphin J’ai de la peine pour toi, glisseur des océans Et des mers d’émeraude que tu parcours céans Mais dont tu rougis le lit par ton corps sacrifié Au profit des nantis
des grandes pêcheries. Nos amis de l’Asie semblent bien apprécier La chair de ta chair qu’ils aiment dépecer. Ils t’élèvent parfois dans des grandes piscines Et te cuisent vivant dans leur sombre officine. Laissons nager en paix ces enfants de la mer Pour que cesse à jamais la folie meurtrière, Des tueurs patentés, qui pour plus s’enrichir Font couler leur sang sans aucun repentir Tu ne peux résister ô ! peuple aquatique Aux coups de harpons qui te lardent les flancs Mais tu n’attaque pas, tu es bien pacifique Car, par-dessus tout, tu es bien trop confiant. Il est des rites ancestraux aux îles Féroé, Où il est de bon ton de te bien supprimer, Car passer de l’enfance à l’homme confirmé, Il faut bien entendu, te faire assassiner. Noyés, égorgés, lacérés, traînés sur les cailloux Votre peau arrachée vous laisse palpitant Vous souffrez
atrocement accrochés à un clou Regrettant à jamais les baignades d’antan. Laissons nager en paix ces enfants de la mer Pour que cesse à jamais la folie meurtrière, Des tueurs patentés, qui pour plus s’enrichir Font couler leur sang sans aucun repentir Pourtant vous êtes doux, gentils, aimant les caresses Et sauvez parfois la vie aux hommes en détresse. Vous aviez tant d’amour à donner et partager Avant que les filets pervers ne viennent vous noyer. Je vois couler les larmes de ces beaux animaux, Impuissants mammifères, moribonds sur les ports, Qui attendent le coup, mettant fin à leurs maux ! Que l’homme donnera pour un nouveau record ! Laissons nager en paix ces enfants de la mer Pour que cesse à jamais la folie meurtrière, Des tueurs patentés, qui pour plus s’enrichir Font couler leur sang sans aucun repentir
Poésie de François Veillon
Sur une idée de Dominique Sazarin
Mise en page pour facebook Lindsey Pouliart