OSTREA
OSTREA
Princesse nacrée, aux senteurs océanes, ta
couche de porcelaine abrite le fruit que tu défends. Nombreux les prédateurs
par toi sont attirés, pour déguster ton corps aux formes voluptueuses comme il
en naissait autrefois sous le pinceau des maîtres de jadis.
Dans l’écrin de nacre aux pastels irisés, tu
nous fais parfois l’offrande d’un tout petit bijou. Que n’ai-je apprécié, le
regard vers l’infini ta nature suave qui descendait en moi, hédoniste gourmet.
Et en fermant les yeux, je devine les rivages
et les parcs où tu fus élevée avec des soins jaloux, pour que de ton être, tu
enchantes nos cœurs et nos palais aussi… J’aime bien respirer ton écaille
sauvage où des hôtes étrangers sont parfois accrochés.
Il me souvient alors de mes débuts d’enfance où dans mon innocence, je découvrais, pour la première fois l’exaltation sublime de savourer ta chair. Et je gravais alors dans ma jeune mémoire et jusqu’au bout des jours, cet instant merveilleux où je te rencontrais.
Francois Veillon